6

Le premier étage de chez Deslandes était constitué d’une succession de grandes et hautes salles dont les murs disparaissaient derrière d’antiques armoires à tiroirs abritant les collections entomologiques et géologiques de la maison. La faune empaillée rendait ici l’atmosphère étrange, des ours bruns toutes dents dehors voisinaient avec de grands fauves menaçants et tout un bataillon de mammifères plus ou moins imposants.

Un miroir de six mètres sur trois inséré dans un cadre ouvragé agrandissait encore le décor. Yael avait pris soin d’éviter autant que possible cet espace depuis son arrivée.

Le parquet centenaire gondolait jusqu’à former des vagues par endroits et il craquait à chaque pas, plus fort encore que celui d’un voilier en pleine mer. Et dans la dernière pièce, tout au fond, sous l’immense coupole verte qui surplombait une impressionnante série de mâchoires de requins, se trouvait Yael, protégée de ce zoo statique par un vieux comptoir poussiéreux. Face à elle, son collègue Lionel était assis à sa table de travail, occupé à disposer d’énormes mygales sèches dans des boîtes de présentation. Le vaste hôtel particulier qui les abritait était silencieux, frais et sombre, la plupart des fenêtres étant occultées par des rideaux opaques destinés à protéger certaines pièces sensibles.

Yael était silencieuse depuis le matin. Elle s’interrogeait sur la conduite à tenir. Le besoin de se confier, d’évacuer les peurs qui l’avaient hantée une longue partie de la nuit, combattait en elle l’envie de se taire, la crainte de passer pour une folle. Une illuminée.

Lionel n’était pas du genre bavard, il pouvait passer quatre heures d’affilée en compagnie de ses bêtes sans desserrer les lèvres, entièrement happé par sa tâche ; il ne lui avait posé aucune autre question que le sempiternel « Ça va ? » matinal qui n’attendait pas de réponse. Son look de skateur contrastait avec son caractère casanier : cheveux longs, toujours en pantacourt, baskets Vans et tee-shirt aux couleurs bariolées.

Lionel avait deux passions dans la vie : la nature et le heavy métal, le plus violent qui soit.

Avec Yael ils avaient noué une relation complice, justement fondée sur l’absence de fioritures. Ils se disaient les choses avec naturel, sans préambule ni emballage. Ils parlaient peu, mais savaient l’essentiel l’un de l’autre. Lionel était un taciturne rêveur, voyageant dans chaque pays du monde par le biais des animaux sur lesquels il travaillait. Il ne répertoriait pas seulement un papillon ou rangeait un fennec, non, il écartait en même temps les lianes de la forêt tropicale de Guyane ou marchait dans la chaleur écrasante du désert. Sa curiosité était sans limites dans le domaine de la géographie, de la biologie animale, de la botanique et de la géologie. En revanche, il ne manifestait pas une once d’intérêt à l’égard des humains. Yael l’incitait à reprendre des études, avec ses connaissances et sa passion il pouvait prétendre à un doctorat qui lui ouvrirait des portes autrement plus riches et valorisantes que celles de ce vieil immeuble où il végétait.

En début de matinée, Yael avait failli tout lui raconter. Son réveil, après une poignée d’heures de sommeil, avait été pénible. Les débris de verre et l’odeur capiteuse du parfum renversé dans la salle de bains avaient ravivé l’émotion. Elle s’était douchée dans le noir, refusant d’être nue dans le grand miroir. Pas un seul instant elle ne s’était regardée dedans. A bout de fatigue, elle avait bien failli se réfugier dans la confidence.

Mais après le déjeuner, qu’elle avait pris seule à la terrasse d’un salon de thé, elle était revenue chez Deslandes décidée à ne pas révéler son secret à Lionel. Aussi compréhensif fût-il, son esprit cartésien risquait cette fois de mettre à mal leur amitié. Yael avait besoin de soutien, pas d’être considérée comme folle.

Ce qui ne lui interdisait pas de chercher une autre forme d’aide, indirecte celle-là.

— Lionel, je peux te demander un truc ?

Le garçon répondit d’un grondement absorbé qui signifiait qu’il écoutait.

— T’as déjà entendu parler de symboles et du billet de un dollar ?

Lionel se redressa et coupa la lampe qu’il maintenait sur son front grâce à un élastique.

— Les symboles du billet américain ? répéta-t-il.

Yael avait encore à l’esprit cette phrase, cette litanie : « Nous sommes... dans les ombres. Dans les symboles... Dans l’occulte... »

— Oui, dit-elle. Je cherche un rapport entre l’occulte, les symboles ou les ombres et le billet de un dollar.

Il se dandina sur son tabouret.

— D’acc, fit-il à son habitude. Ben, y a ce jeu des symboles sur le billet, mais c’est superconnu.

— Moi je connais pas, lança-t-elle du bout des lèvres.

— T’as jamais entendu parler de ça ? C’est sur Internet et dans les bouquins, tous les symboles qui recouvrent le billet de un dollar, la base même et le symbole même de l’économie US.

Fidèle à sa précision coutumière et à sa mémoire sans fond, il récita posément :

— Le chiffre ésotérique 13 est partout sur le billet. Si tu prends la pyramide qui est dessus, il y a 13 degrés, de même que l’aigle tient dans ses serres 13 flèches, et le rameau qu’il tient de l’autre côté a 13 feuilles et 13 olives dispersées. L’écu sur ce même aigle dispose de 13 bandes, et il y a 13 étoiles au-dessus de sa tête. Et sur le sceau du département du Trésor tu peux compter 13 étoiles au milieu. A ce point-là, c’est plus un hasard. Il y a aussi les deux devises, je me rappelle plus comment...

— E pluribus unum et Annuit Coeptis, précisa Yael qui avait scruté en détail le billet une bonne partie de la nuit jusqu’à s’imprégner des mots et des détails. Ce qui signifie : « De plusieurs, un » et « Il favorise notre réalisation », j’ai regardé dans l’encyclopédie.

— D’acc. Et si tu regardes bien, tu constateras qu’il y a 13 lettres à chaque devise. Et sur le côté face, au-dessus du 1 en haut à droite il y a une chouette minuscule, presque cachée.

Yael sortit le billet de sa poche et le plaça sous son nez. Lionel lui tendit la loupe qui traînait parmi ses instruments de travail.

La chouette était bien présente. Indiscernable si on ne la cherchait pas.

— C’est un rapace, précisa-t-il, comme l’aigle qui est de l’autre côté du billet, mais celui-ci est nocturne, un oiseau de l’ombre, par opposition à l’aigle, plus solaire. Et la chouette revient tout le temps dans la symbolique ésotérique, elle est rattachée à toutes sortes de pratiques... Comme si on avait voulu souligner la dualité, l’ombre et la lumière, en mettant en avant cette dernière tandis que la première est présente partout sur le billet mais toujours adroitement dissimulée.

Lionel tira sur l’élastique qui lui enserrait le crâne et déposa la lampe sur son bureau. Il avait une marque incrustée dans la peau du front.

— Qu’est-ce qu’il y a encore sur ce fichu billet ? réfléchit-il à voix haute. Ah ! Cette pyramide tronquée, avec l’œil au sommet. On dit que c’est un symbole franc-maçon puissant, la marque de ceux qui étaient derrière tous ces numéros et dessins ésotériques. Pour certains c’est la secte des Illuminati, pour d’autres c’est des conneries et c’est autre chose.

— Et pour toi ?

— Tu veux mon avis ? J’ai pas d’avis ! J’ai jamais étudié la question en profondeur, je sais ce qui se dit un peu partout, c’est tout. Je peux juste constater qu’autant de symboles ésotériques côte à côte ce n’est pas du hasard, et qu’il y a une volonté précise derrière tout ça. Laquelle ? Pourquoi ? Aucune idée. Moi, les théories du complot et toute la mayo parano, j’aime pas trop ça.

Le silence du vieil hôtel particulier retomba sur eux.

Yael examinait la chouette sous l’agrandissement de la loupe.

Pourquoi l’avait-on mise sur la piste de ces symboles ?

Le monde des ombres. Qui étaient-ils ?

— Tu veux te lancer dans la fausse monnaie ? plaisanta Lionel. Yael lui rendit sa loupe en rangeant le billet dans sa poche.

— C’est... comme une énigme que quelqu’un m’a lancée.

— Je vois le genre. Fréquente pas les mecs qui se promènent la nuit avec une cape et une capuche, c’est pas bon pour les nerfs.

Sur quoi il se remit à l’ouvrage, sans poser davantage de questions, fidèle à son manque de curiosité pour ses semblables.

Lionel prit son sac à dos vers dix-huit heures et salua Yael. Sa journée était terminée.

N’ayant pas vu un client de tout l’après-midi, Yael descendit avec lui pour se sortir de sa torpeur. Elle avait tenté d’y voir clair dans cette histoire de symboles et d’ombres sans comprendre à quoi tout cela devait la conduire. Voulait-on la mettre sur la piste de sociétés secrètes ? Peu probable, il existait des moyens plus subtils et plus rapides pour y parvenir. Lasse d’y réfléchir depuis des heures et épuisée par le manque de sommeil, elle avait trouvé à s’occuper tout en sombrant peu à peu dans un état léthargique.

L’accueil au rez-de-chaussée était désert, la propriétaire passait le plus clair de son temps dans l’arrière-boutique, tout au bout d’un couloir. Une sonnette la prévenait de l’ouverture de la porte lorsqu’un client arrivait.

Sur le trottoir, Lionel coiffa un imposant casque de baladeur et s’élança dans le silence parisien. Une rareté.

L’air était électrique, la chaleur se dissipait progressivement tandis qu’une houle grise s’amassait au-dessus des toits, obstruant le soleil et plombant les rues d’une luminosité sépulcrale. L’orage menaçait depuis un moment, tournant sur lui-même, gagnant en colère et en ténèbres.

Yael savoura une brise bienvenue qui se disloqua aussitôt. Puis elle rentra.

Arrivée en haut de l’escalier, elle contourna la masse brune d’un ours figé dans une posture agressive, les crocs luisants, et prit soin d’éviter le miroir aux proportions gigantesques. Elle longea les différentes créatures qui l’observaient de leurs yeux jaunes, verts et noirs, passa dans le couloir devenu goulet à cause des armoires de rangement, et arriva enfin à son comptoir dans la dernière salle, la plus grande.

Les premières gouttes de pluie tombèrent à ce moment sur le dôme, huit mètres plus haut.

Yael allait se rasseoir lorsqu’elle remarqua la porte de secours ouverte. Elle donnait sur un escalier de service qui traversait tout l’immeuble verticalement, des combles au sous-sol, mais, en dehors de Lionel et quelques livreurs occasionnels, personne ne l’empruntait jamais. Le plancher grinça affreusement sous son poids.

Lionel l’avait sûrement ouverte avant de partir, sans qu’elle s’en rende compte. La porte se referma sans peine et sans bruit.

La pluie se mit à marteler le dôme de verre avec force, si bien qu’en quelques minutes un véritable déluge s’abattait sur Paris. Il faisait aussi sombre qu’en début de soirée et Yael dut allumer une lampe de bureau pour continuer à trier les fiches d’une collection de phasmes.

Elle essayait autant que possible de ne pas songer à ce qui s’était passé pendant la nuit. Ne plus y penser maintenant qu’elle était seule.

Les cieux grondèrent.

La totale. J’ai droit à tout. L’orage maintenant.

Un éclair zébra le manteau ouaté, dessinant un éphémère système nerveux à la surface des nuages et illuminant chaque recoin autour d’elle.

Les puissantes mâchoires de requins qui surplombaient le comptoir prirent un relief saisissant, les dents triangulaires plus inquiétantes que jamais.

Quelque part à l’étage, une porte claqua violemment.

Yael se redressa.

Après une courte hésitation, elle quitta son siège, parcourut une demi-douzaine de mètres pour s’arrêter au seuil du long couloir qui traversait l’hôtel particulier. Il y faisait sombre. Très sombre.

Elle soupira.

Fait chier...

Rien ne l’obligeait à y aller après tout. Si ce n’était le sentiment de mal faire son boulot : laisser une fenêtre ouverte au risque que la pluie détériore un animal.

Elle entra dans l’obscurité.

Le sol ondulait par endroits, craquant sous sa démarche lente. Elle avançait en effleurant du bout des doigts les longs tiroirs qui par centaines abritaient les trésors rapportés du monde entier, des lieux les plus improbables.

Un nouvel éclair illumina la salle du fond dans le dos de Yael, projetant sa lumière spectrale dans tout le couloir.

Le tonnerre fit trembler les fondations.

Autour d’elle les portes étaient ouvertes, la première sur un établi encombré d’outils et de matériaux, la seconde ainsi que les deux suivantes sur une réserve. La cinquième était fermée. Celle qui avait claqué. Yael l’ouvrit et fut surprise de constater que tout était en ordre, les dizaines de reptiles courant sur les tables et les murs, antiques vestiges naturalisés. Elle inspecta les lieux à la recherche d’un courant d’air mais ne trouva rien. Elle s’apprêtait à sortir lorsque la porte se mit à bouger. Elle se rabattit doucement, une fois, deux fois, comme si le fantôme d’un enfant jouait avec, puis de plus en plus vite, jusqu’à heurter le chambranle avec force.

En d’autres circonstances, Yael aurait songé à un courant d’air, ou un quelconque problème d’équilibre, n’importe quoi pourvu que ce soit rationnel. Elle resta raide, face à la porte, avant de tendre une main tremblante pour saisir la poignée et l’ouvrir. Elle se glissa dans le couloir sans perdre de vue le battant. A peine était-elle de l’autre côté, que la porte claqua. Pour barrer l’accès à la pièce.

Yael recula.

C’est trop pour moi.

Elle remonta le couloir en courant pour revenir à la sécurité de son comptoir. Mais en entrant dans la salle, elle sut que quelque chose n’allait pas.

La douce lueur attira son regard.

Au printemps dernier, elle avait ressorti du grenier une vieille lanterne en fer forgé et l’avait installée sur son comptoir, en y plaçant une bougie pour le jour où elle déciderait de s’en servir. La bougie était allumée.

Ainsi que celles d’un chandelier posé plus loin sur un guéridon encombré de manuels du XIXe, devant la porte de service. Cette dernière était à nouveau ouverte.

Des dizaines de lueurs brillaient maintenant sur le seuil, éclairant l’escalier qui conduisait aux niveaux inférieurs.

Elles scintillaient sous le fracas de l’orage, ouvrant un chemin de feu.

Invitant Yael à descendre.

 

7

Ses pieds refusaient de franchir le seuil. Elle haletait, incapable de maîtriser le tremblement de ses mains. Le râle céleste éclata, puis se mit à rouler, colossal.

Les ampoules de l’escalier qui succédaient aux bougies clignotaient comme si elles peinaient à se maintenir en vie.

Yael en appela à toute la force de sa raison : quelle que soit l’explication, si on lui avait voulu du mal, ce serait déjà fait, on cherchait juste à l’effrayer.

Une explication ? Il n’y a aucune explication ! On ne peut pas expliquer une ombre dans un miroir alors qu’il n’y a rien...

Il fallait qu’elle s’enfuie ou qu’elle accepte de ne pas comprendre. Le bon sens n’avait plus sa place ici.

Elle devait prendre une décision... Allait-elle descendre ou non ? Elle regarda l’escalier.

Malgré la sensation de sombrer dans un abîme, elle ne pouvait pas fuir. Elle devait aller au bout de sa peur pour s’en délivrer.

Yael franchit le seuil et entreprit de descendre. Une marche après l’autre. Comme un automate.

Personne ne l’empruntait jamais à part son collègue. Il sentait l’humidité des souterrains. Très vite, Yael réalisa qu’elle ne devait ses repères qu’aux lampes clignotantes. Lorsque celles-ci faiblissaient, les murs et les marches disparaissaient.

Elle s’agrippa à la rampe.

Parvenue au rez-de-chaussée, elle vit que la porte était fermée, les ampoules continuaient de briller sporadiquement vers le sous-sol. Ce qu’elle avait craint. Les caves, là où on entreposait les cadavres d’animaux pour les congeler si on ne pouvait les vider immédiatement.

C’était le domaine de Lionel, lui seul y descendait, c’était là qu’il éviscérait les corps, « à la fraîche » comme il disait, loin des regards, pour faire son ouvrage de taxidermiste.

La porte des galeries souterraines était entrouverte. Un halo scintillant marquait la voie à suivre.

Yael entra en baissant la tête. L’odeur la prit à la gorge, des relents de moisissure, de décomposition.

Elle descendit trois marches vers les congélateurs. Cela lui rappela de mauvais souvenirs. L’été précédent il y avait eu une coupure de courant. Lionel avait rebranché les congélateurs après plusieurs jours sans en vérifier le contenu, et le magma putréfié de chair et de sang avait formé un bloc d’immondices de plusieurs centimètres au fond des bacs.

L’ombre était maintenant totale. L’unique et dernière lueur provenait de loin, tout au fond, dans la zone où travaillait en général son collègue.

Yael dépassa à tâtons les casiers croulant de cartons, de planches anatomiques et autres croquis de plantes et d’insectes.

L’eau de pluie tourbillonnait bruyamment quelque part, se déversant d’une gouttière au rythme d’une mélopée cristalline.

Un alignement de flacons exposait des papillons tués au cyanure de potassium. Elle reconnut le contact froid des bocaux.

Au détour d’un mur, l’établi de Lionel apparut soudain, ses instruments alignés avec soin sur une étoffe. Les scalpels scintillaient à la lueur de la lampe d’architecte braquée sur la psyché qui occupait l’angle.

Yael eut la chair de poule. Elle n’avait jamais prêté autant d’attention aux miroirs. D’ailleurs la présence de celui-ci n’avait aucun sens.

La lampe se reflétait dedans. Yael se pencha vers lui comme on scrute une eau trouble.

Que voulait-on lui montrer ?

Elle inspecta les bords puis la surface vitreuse.

La cave se prolongeait à l’intérieur, similaire et pourtant différente, étirant ses perspectives et son relief en deux dimensions.

Yael se voyait. Ses cheveux bruns bouclés, ses yeux clairs comme de la neige, et ses lèvres qu’elle n’aimait pas.

Alors les Ombres apparurent autour de son visage. Une à une.

Elle savait qu’il était inutile de se retourner, elles étaient dans le miroir, et la cernaient.

De plus en plus nombreuses.

Les arcanes du chaos
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